Начало Бярке Ингелс, въображението в сила

Бярке Ингелс, въображението в сила

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Bjarke Bundgaard Ingels naît le 2 octobre 1974 à Copenhague, au Danemark. Fils d’un ingénieur et d’une dentiste, il montre dès l’enfance un talent prononcé pour le dessin. Il passe ses étés en Croatie et Ingels raconte : « En rentrant à la maison après trois semaines, je me précipitais sur mes Lego, débordant d’idées inspirées par mon séjour là-bas, qu’il me fallait absolument exprimer. » Les blocs s’empilent et l’imagination se développe.

À la fin du lycée, Ingels rêve d’une carrière dans le graphisme ou la bande dessinée. Mais faute de trouver une école adaptée au Danemark, il s’inscrit à l’Académie royale des Beaux-Arts du Danemark pour faire une carrière dans l’architecture, un choix qui, à l’époque, n’avait pas plus de sens pour lui qu’un verre d’eau à l’apéro pour d’autres, Plus tard, il pousse jusqu’à l’École polytechnique de Barcelone. Il admet qu’à l’époque, le seul architecte qu’il connaissait était Jørn Utzon, le créateur de l’Opéra de Sydney.

Mais un jour, à l’école d’art, il tombe sur le boulot de Rem Koolhaas, et là, bam, le coup de foudre. Il décroche un stage chez OMA, le bureau du grand Rem en personne. Et quand il finit ses études, le Koolhaas, impressionné, le prend dans son équipe pour bosser sur un gros morceau : la bibliothèque centrale de Seattle.

Bjarke-Ingels

Bjarke Ingels

En 2001, il se met à son compte avec un pote belge, Julien De Smedt. Ils montent PLOT, une agence où les projets sont aussi perchés que leur nom. Leur truc, c’est de te sortir des immeubles à moins de 1 000 balles le mètre carré, comme les logements VM à Copenhague. La folie douce, mais ça marche.

logements VM à Copenhague

logements VM à Copenhague

Les projets s’enchainent au Danemark : la maison de la jeunesse maritime, Amager, port de Sundby, L’hôpital psychiatrique Helsingor en forme de flocon, La Maison Soren et Iben Olsson.

En 2006, Bjarke monte sa structure solo, BIG – Bjarke Ingels Group. Oui, le gars n’a pas peur des acronymes. Le nom de domaine ? « big.dk ». Faut oser. Il continue de travailler avec Julien De Smedt et finalise notamment Mountain Dwellings à Ørestad, Copenhague, Puis 8 House toujours à Ørestad entre 2006 et 2010, le plus grand complexe résidentiel privé jamais construit au Danemark, où les résidents peuvent monter jusqu’au 10ème étage à vélo, original !

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VM Houses -Mountain Dwellings

En 2009, le gars se lance dans l’aventure KiBiSi, une entreprise de design à Copenhague montée à trois avec Lars Holme Larsen et Jens Martin Skibsted. Les trois loulous ramènent dans le panier les talents de leurs propres boîtes : Kilo Design (Ki), BIG architects (Bi) et Skibsted Ideation (Si). Les trois sont capables de s’inspirer d’idées de différents domaines, créant des produits attrayants, fonctionnels mais non traditionnels. Leur société se faufile partout où ça bouge : l’architecture, le mobilier, l’électronique, les transports, la culture, et même le mode de vie, rien ne leur échappe.

2010 est l’année où Ingels commence à jouer dans la cour des grands. Il réalise le pavillon danois pour l’Exposition universelle de Shanghai, un pavillon en forme de boucle de 3 000 m2. Avec une piste cyclable à l’intérieur, ce qui permet de visiter l’exposition danoise sans descendre du vélo. Il délocalise même la statue de la Petite Sirène de Copenhague et la colle au centre du pavillon, gonflé le gars.

pavillon danois pour l'Exposition universelle de Shanghai

pavillon danois pour l’Exposition universelle de Shanghai

Les récompenses ne tardent pas à tomber, en 2011, il est nommé Innovateur en architecture de l’année par le Wall street journal.

En 2015, il est choisi pour designer la World trade center N°2 à New-york, le projet ne verra pas le jour, mais, pas grave, cette réalisation consolidera sa réputation internationale et lui vaudra d’être classé parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde par le Time Magazine.

Rut Otero et Bjarke Ingels

Rut Otero et Bjarke Ingels en 2019 à la soirée top 100 du Time

L’année 2016 voit Ingels signer le Pavillon Serpentine à Londres, une création éphémère qui ressemble à une cascade figée, faite de blocs évidés empilés en un étrange ballet de courbes et de lignes droites. L’ensemble provoque un effet d’optique à te faire douter de ta sobriété.

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pavillon Serpentine londres

La même année, il achève la VIA 57 West à New York, un immeuble résidentiel en forme de pyramide qui lui vaut l’Emporis Skyscraper Award, on va finir par être jaloux.

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Via 57 West New-York

Mais ce n’est pas fini, le gars garde un pied dans l’enfance. En 2017, il réalise un rêve de gosse : la Lego House à Billund, au Danemark. Une maison-musée en Lego géants. Ce musée, composé de 21 blocs colorés évoquant les célèbres briques, attire 250 000 visiteurs par an, ça calme.

la Lego House à Billund

la Lego House à Billund

Coté vie privée, Il partage sa vie avec Rut Otero une architecte d’origine Espagnol rencontrée au rassemblement Burning man, qui a lieu chaque année dans le désert de Black Rock au Nevada. Ensemble ils vivent sur une péniche dans le port de Copenhague depuis 2016 et ont eu un fils, Darwin, né en 2019.

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La péniche de Bjarke-Ingels

Il réalisera d’ailleurs une structure éphémère, The Orb, avec Jakob Lange, pour le Burning Man 2018, une sphère gonflable en miroir avec le même tissu chromatique que les ballons météos de la NASA.

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Burning man 2018 THE ORB

L’année 2019 est marquée par l’achèvement de nombreux projets majeurs : la MÉCA (Maison de l’économie créative et culturelle) à Bordeaux, et, à des centaines de kilomètres de là, à Copenhague, CopenHill, une usine qui dévore les déchets pour en tirer de l’énergie, mais au sommet, une piste de ski artificielle où l’on glisse sur du vert émeraude en plein cœur de la ville. Entre ses murs, des fournaises, et sur son toit, des skieurs, étonnant contraste et projet une fois de plus innovant.

Copenhill

Copenhill

The Vancouver House, 1480 Howe Street, Canada. Une tour de 49 étages dont le design unique le distingue de tous les autres bâtiments environnants.

The Vancouver House, 1480 Howe Street

The Vancouver House, 1480 Howe Street

Toujours en 2019, Paris cette fois, il s’attaque à la nouvelle boutique des Galeries Lafayette sur les Champs-Élysées, un magasin art-déco de 1932, « En vendant des produits, nous voulions donner aux gens le sentiment de se promener dans un musée d’art » disait Bjarke. Objectif réussi, mais ça commence à devenir gonflant, ce type ne pourrait pas foirer quelque chose de temps en temps !

Galeries Lafayette

Galeries Lafayette

Ingels ne cesse d’innover et de diversifier ses projets. Il termine en 2022 le nouveau siège de Google, avec les magiciens de Heatherwick Studio, un projet d’envergure : Bay View, un campus futuriste qui s’élève fièrement dans la baie de San Francisco, au cœur du Ames Research Center de la NASA. Un véritable vaisseau architectural, un mastodonte conçu comme une ruche ultramoderne où les énergies fossiles ne sont qu’un lointain souvenir.

Google Bay View

Google Bay View

Imaginez trois immenses structures, reliées comme les organes d’un organisme vivant, coiffées de toits monumentaux qui semblent onduler sous le vent. Ces canopées, dignes d’un ballet aérien, évoquent les terminaux d’aéroport, mais leur véritable prouesse se trouve dans leur surface. Pas moins de 50 000 panneaux solaires y scintillent sous le soleil californien, capturant la lumière et la transformant en une énergie propre et puissante, capable de générer jusqu’à 7 mégawatts, comblant 40 % des besoins du bâtiment.

Mais attends, ce n’est pas tout ! Ces toits, travaillent aussi en sous-marin. Ils régulent la température comme un majordome invisible : trop chaud, ils te rafraîchissent, trop froid, ils te réchauffent. Le soleil et le vent deviennent les employés du mois. Trop fort le gars !

Autre projet marquant sorti de l’imagination de Bjarke, le Sluishuis Residential Building Amsterdam au Pays-bas. Un colosse aérien, suspendu entre l’air et l’eau. Son ouverture en V, majestueuse et improbable, s’élève en un geste audacieux, comme si la structure voulait accueillir le ciel tout en embrassant le miroir liquide en dessous.

le Sluishuis Residential Building Amsterdam

le Sluishuis Residential Building Amsterdam

Le style d’Ingels se caractérise par son audace, son innovation et son souci de l’environnement. Il cherche à combiner des éléments apparemment contradictoires, créant des bâtiments à la fois fonctionnels et esthétiques, durables et ludiques. Son « utopie pragmatique », c’est un pont jeté entre le possible et l’idéal, une vision où chaque ligne, chaque courbe raconte un futur où l’architecture élève les vies autant que les horizons, voilà qu’Ingels me fait parler comme un livre maintenant.

Malgré son succès, Ingels n’est pas à l’abri des critiques, enfin ! on va pouvoir dire du mal ! On lui reproche une tendance à se répéter ou à privilégier l’esthétique sur la fonctionnalité… prend ça dans les dents ! D’autres le surnomment « l’architecte Instagram » pour ses créations photogéniques, pouf dans ta gueule ! Il a également été critiqué pour ses choix politiques, notamment sa rencontre avec Jair Bolsonaro pour discuter d’un plan de développement touristique au Brésil, ouh ! le vilain.

Mais Bjarke, n’écoute pas les critiques, il avance. Le charisme, l’humour, l’énergie, tout y est. Sur Twitter, il plaisante encore, Il joue avec sa réputation comme hier avec ses Lego.

En 2018, un documentaire intitulé « Big Time – Dans la tête de Bjarke Ingels », réalisé par Kaspar Astrup Schröder, offre un aperçu intime de sa vie et de son travail sur une période de sept ans. Le film montre Ingels aux prises avec des problèmes de santé, il s’est fait un kyste cérébral suite à une commotion en jouant au baseball, alors qu’il travaille sur le projet du gratte-ciel N°2 du World Trade Center à New York.

Big time

Affiche du documentaire Big time

Aujourd’hui, à 49 ans, Bjarke Ingels continue d’être une force motrice dans le monde de l’architecture. Avec des bureaux à Copenhague, Londres, New York, Barcelone, Zurich, Los Angeles, et Shenzen, avec son armée de 700 soldats de l’idée, BIG est devenu l’un des cabinets d’architecture les plus influents au monde, avec des projets un peu partout sur la planète comme le Gelephu Mindfulness City au Bhoutan. Ingels reste fidèle à sa vision d’une architecture qui repousse les limites du possible, créant des espaces qui améliorent la vie des gens tout en respectant l’environnement. Comme quoi…offrez des Lego à vos gosses.

Pascal T.

Citations:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bjarke_Ingels

https://www.cahiersdelimaginaire.com/votre-laboratoire-creatif-sylvie-gendreau/construis-moi-une-montagne

https://www.lecho.be/sabato/architecture/bjarke-ingels-l-architecte-de-la-nouvelle-boutique-des-galeries-lafayette-a-paris/10113351.html

https://www.lesechos.fr/2017/03/bjarke-ingels-larchitecte-extraterrestre-1234705

https://www.7joursaclermont.fr/bjarke-ingels-parcours-dun-architecte-innovant-influent/

https://www.bang-olufsen.com/fr/fr/story/bjarke-ingels

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