Antoni Gaudí i Cornet, naît le 25 juin 1852 à Reus, en Catalogne, où son père Francesc Gaudí i Serra est entrepreneur chaudronnier. Sa mère, Antònia Cornet i Bertran, donne naissance à cinq enfants, dont seulement trois atteignent l’âge adulte : Rosa, Francesc et Antoni.
Le gamin, il était pas gâté par la nature. Il se trimballait des rhumatismes qui lui collaient au train comme une sangsue à un cheval de course. Résultat des courses, il séchait l’école plus souvent qu’à son tour. Mais faut pas croire, ça l’a pas empêché de se faire l’œil en matant la nature. Et croyez-moi, ça lui a servi plus tard.
En 1868, le voilà qui débarque à Barcelone pour devenir architecte. Mais attention, c’était pas gagné d’avance. Sa première tentative pour entrer à l’École d’architecture, Il s’est planté à cause d’un dessin à l’aquarelle, vous y croyez vous ? Enfin bref, il a bossé comme un dingue pendant cinq piges, et en 1878, à 25 ans, il décroche enfin son diplôme.
Côté cœur, Gaudí, c’était pas vraiment Casanova. À 19 ans, il tombe raide dingue d’une Française de passage, mais il ose pas lui causer. Plus tard, à 33 balais, il flashe sur une nana, Pepeta Moreu. Pendant quatre ans, il lui fait le coup du dimanche au parc, et quand il se décide enfin à lui demander sa main, elle lui dit qu’elle est déjà promise à un autre. Après ça, notre Gaudí, il a rangé son cœur au placard.
Sa carrière décolle vraiment en 1883 quand il rencontre Eusebi Güell, un riche industriel qui devient son pote et son mécène. Güell était captivé par l’art de Gaudí, qui tordait la pierre et le fer pour en faire des hymnes à la nature et à Dieu. Une amitié s’est forgée entre ces deux visionnaires, aussi solide qu’un pilier de la Sagrada Família.
Le duo s’est attelé à des projets qui semblaient sortir d’un conte. Le palais Güell, une demeure où le luxe rencontre l’imaginaire, avec des cheminées colorées qui ressemblent à des bonbons géants. Puis, la crypte de la Colònia Güell, un lieu sacré où les colonnes penchent comme des arbres emportés par le vent. Et bien sûr, le parc Güell, une utopie à ciel ouvert.
Ah, le parc Güell… Un rêve un peu trop grand pour son temps. Güell voulait en faire une cité-jardin, un paradis terrestre pour l’élite barcelonaise. Mais les riches, eux, avaient d’autres idées. Au final, seules deux maisons ont vu le jour, comme deux étoiles dans un ciel qui en promettait soixante. Échec commercial, disent les pragmatiques. Chef-d’œuvre éternel, disent les poètes.
Quand tout le monde a tourné le dos au projet, Gaudí, lui, y est resté. Il s’est installé dans l’une des deux maisons, comme un gardien veillant sur son rêve inaccompli.
La même année, il se colle sur le chantier de la Sagrada Família, un truc qui va lui bouffer toute sa vie.
Ses premiers bâtiments, c’était déjà du lourd. La Casa Vicens, le Palais Güell, le Collège des Térésiens, tout ça c’était du Gaudí pur jus. Un mélange d’Orient, de néogothique et d’Art Nouveau, le genre de truc qui vous fait tourner la tête comme après trois tournées de Pernod.
En 1900, il rafle le prix du meilleur immeuble pour la Casa Calvet. Sa réputation, elle traverse même les frontières. En 1908, il dessine un hôtel gratte-ciel pour New York, qui, s’il avait été construit aurait changé la face de la ville, et deux ans plus tard, ses œuvres sont exposées au Grand Palais à Paris.
Entre 1900 et 1914, c’est l’apothéose. Il nous pond le Parc Güell, la Casa Batlló et la Casa Milà, qu’on surnomme « La Pedrera ». Des bâtiments tordus comme des tire-bouchons, sans une seule ligne droite.
Gaudí, c’était un maniaque du détail. On raconte même qu’il a fait asseoir ses ouvriers, cul nu, sur du béton frais pour que le banc du Parc Güell soit parfaitement adapté au popotin humain. Vous parlez d’un perfectionniste !
Le bonhomme avait ses petites manies. Il se baladait toujours avec un œuf cru dans la poche, comme d’autres trimballent un grigri.Il admirait ses formes parfaites et était fasciné par la solidité extraordinaire de la coquille.Et niveau vue, c’était pas le top. Myope d’un œil, hypermétrope de l’autre, mais il refusait de porter des lunettes. Il disait que les Grecs, ils en avaient pas et ça les empêchait pas de construire des merveilles.
Il vivait comme un moine perdu dans ses pensées. Son assiette était un désert. Quelques feuilles de laitue, tremblantes dans un peu de lait, faisaient office de festin. Rien de plus. Il s’était fait une philosophie : « L’eau, voilà la nourriture suprême. » Pour lui, c’était le caviar des pauvres. La meilleure des nourritures.
Une fois, il a failli y passer, le bonhomme. Trop maigre, trop faible, il tenait plus debout. La faim, ça ne pardonne pas, même aux illuminés. C’est un prêtre qui a dû lui secouer les idées, lui rappeler qu’il avait un boulot, une mission, la Sagrada Família, ce fichu rêve en pierre qu’il traînait comme une croix. Alors, Gaudí a fait une trêve avec ses principes. Il a recommencé à manger, non par appétit, mais pour nourrir ses rêves de pierre et de lumière.
À partir de 1914, il se consacre corps et âme à la Sagrada Família. Il s’installe même sur le chantier, comme un clochard qui aurait trouvé son palace. Avec sa dégaine de SDF, les gens le prenaient souvent pour un mendiant.
Gaudí croyait fermement que la nature était la plus grande source d’inspiration, et il intégra cette philosophie dans chaque détail de la Sagrada Família. Les colonnes de la basilique, par exemple, sont conçues pour ressembler à des arbres, avec des branches qui s’étendent pour soutenir le toit.
Et c’est là que le destin lui joue un sale tour. Le 7 juin 1926, un tramway le renverse. Personne ne le reconnaît avec sa dégaine à dormir sous les étoiles, alors il reste là, sur le pavé, comme un chien écrasé. Quand on le ramasse enfin pour l’emmener à l’hôpital, c’est trop tard. Il claque trois jours plus tard, à 73 balais.
Mais son héritage, mes amis, c’est du solide. Sept de ses œuvres sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. La Sagrada Família, toujours en chantier, c’est devenu le symbole de Barcelone. Chaque année, des millions de touristes viennent baver devant.
Le style de Gaudí, c’est quelque chose. Des formes organiques, des structures ondulantes, un truc de ouf qui continue d’inspirer les architectes du monde entier. La vie de Gaudí fut aussi marquée par la solitude et la tragédie. Sa transformation en un reclus, entièrement absorbé par son œuvre, montre les sacrifices personnels qu’il a consentis pour réaliser sa vision. Son dévouement total à son art et à sa foi fait de lui l’une des figures les plus fascinantes de l’histoire de l’architecture.
Pascal T.
Citations:
https://famosos.arquitectos.com/fr/antonio-gaudi-biografia/
https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Antoni-Gaudi-page-2.html
https://www.casabatllo.es/fr/antoni-gaudi/